Privatisation rampante de la santé des enfants à la Direction de la Santé Publique ville de Paris
La santé mentale des enfants est en crise. Selon l’étude nationale ENABEE (Santé publique France), 13 % des enfants de 6 à 11 ans présentent un trouble probable de santé mentale, et plus de 8 % chez les 3 à 6 ans. Face à ce constat alarmant, les pouvoirs publics devraient renforcer le service public. Au lieu de cela, à Paris, ils choisissent d’externaliser les parcours de soin vers des plateformes privées.
La CGT tire la sonnette d’alarme : la santé des enfants est en train de devenir un marché, et les familles les plus vulnérables en paieront le prix fort.
Des plateformes privées aux commandes ?
Derrière les sigles technos comme “PCO” (Plateformes de Coordination et d’Orientation), se cache une logique d’externalisation : les bilans et les suivis (ergothérapie, psychologie, psychomotricité) sont confiés à des prestataires privés via les forfaits d’intervention précoce, financés par l’Assurance maladie. Résultat : les enfants sont dirigés hors de l’école, hors du service public, vers des réseaux privés où l’accès dépend de la capacité des familles à suivre un parcours complexe et fléché.
Une logique de performance, pas de prévention
Cette politique repose sur une approche managériale : fléchage, segmentation, standardisation des parcours… On parle de “profils complexes”, de “modalités d’adressage”, mais on oublie l’enfant, sa famille, son lien avec l’école. Le soin devient un processus technique, désincarné, qui n’a plus rien à voir avec la prévention globale que portaient les CAPP ou les médecins scolaires.
Un service public affaibli, des inégalités renforcées
Pendant ce temps, les CAPP (Centres d’Adaptation Psychopédagogique), structures publiques gratuites, sont délaissés, alors qu’ils proposent une prise en charge pluridisciplinaire, ancrée dans le territoire et coordonnée avec l’école.
Les familles les plus en difficulté, souvent les plus concernées par ces problématiques, sont celles qui risquent de ne pas accéder aux soins privatisés. Ce système creuse les inégalités territoriales et sociales, au lieu de les corriger.
La CGT dit : stop à la marchandisation de la santé infantile !
La CGT revendique :
- Le renforcement massif des services publics de santé scolaire
- Le développement des CAPP, structures ancrées dans le tissu éducatif et médico-social
- L’arrêt du recours systématique aux plateformes privées
- Une véritable politique de prévention en milieu scolaire, de la maternelle au collège
La santé des enfants n’est pas une marchandise
Nous refusons que la santé des plus jeunes soit livrée aux logiques de gestion, de profit ou de performance. Un enfant n’est pas un “profil à orienter” mais une personne à accompagner. Le service public est le seul garant de l’égalité d’accès à des soins de qualité.
La CGT appelle les personnels, les parents, les professionnels de santé et les enseignants à se mobiliser pour défendre un parcours de soin humain, solidaire et public.