Madame la présidente,
Le Big Bang est une théorie dont le nom exprime clairement sa signification : une gigantesque explosion pulvérisant tout !
Le projet du Paris de l’action sociale (PAS), que vous nous présentez aujourd’hui, Mme la présidente, correspond bien à cette définition et l’objectif fixé par la maire de Paris de « Big Bang territorial » sera bien atteint lors de la mise en place de cette réorganisation du CASVP et de la DASES, telle qu’elle est décrite dans le document soumis pour avis aux représentants du personnel du CHSCT de la DASES.
Au-delà d’un document décrivant ce projet avec beaucoup de zone d’ombre, on assiste encore une fois, mais à très grande échelle, au simulacre de dialogue social et « co-construction » du projet à coup de groupes de travail et réunions de divers comités, mais le but qui était prévu d’être atteint transparait : mutualisation, fusion le plus possible des services du CASVP et de la DASES. La DASES subissant un « Big Bang » et le CASVP en sortira très certainement bien amoindri. La désorganisation des services va fonctionner à plein régime.
Depuis le lancement de ce projet, la CGT n’a eu de cesse de le répéter : les personnels et les usagers n’ont pas besoin de cette unification de gouvernance de l’action sociale à Paris et de tous les bouleversements qui l’accompagnent, mais de renforcer l’existant avec des moyens dans les services, en effectifs et en budgets. Nous l’avons assez répété, la période de gestion de la situation sanitaire que nous traversons imposait de ne pas déstabiliser davantage les personnels et les usagers.
La commande politique faisait fi de la réalité, à savoir une différence de statut et de mission entre l’établissement public CASVP et les services de l’action sociale de la DASES qui sont régis dans un cadre national et départemental, et aujourd’hui vous nous présentez un projet tentant de passer outre. Il préfigure d’un mélange des genres certainement irréalistes et néfastes pour les personnels et les usagers.
Les manques criant de précision du document, entre autres, en termes de calendrier de mise en oeuvre et de description de locaux devant accompagner ce projet, sont des manquements trop importants pour ne pas être soulignés, dans le cadre d’un passage en CHSCT.
On ne peut que comprendre la volonté de l’exécutif de pouvoir communiquer rapidement sur la création de la direction des solidarités, sans que ses fondements ne soient précisément établis et que les agents concernés aient une vision claire de ce qui les attend réellement, hormis un grand flou présageant une grande déstabilisation de leurs institutions et la dégradation de leurs conditions de travail.
En conséquence, nous mandaté.es CGT au CHSCT de la DASES demandons, conformément aux lois en vigueur encadrant le fonctionnement et les droits des membres de cette instance, qu’une enquête extérieure soit diligentée sur l’évaluation des risques psycho-sociaux dans le cadre de la mise en oeuvre de cette énorme réorganisation impactant pas moins de 9000 agents de la DASES et du CASVP. Et nous demandons aux autres représentants du personnel, membres du CHSCT de la DASES, de se prononcer sur cette demande.
Merci de votre écoute