Oui à une direction de santé publique, Non à l’absence de moyens

Madame la présidente,

La CGT était initialement favorable à la création d’une direction de la santé publique à Paris et vous a exprimé ses attentes et propositions à de nombreuses reprises, mais vous ne nous écoutez pas madame la présidente, l’exécutif non plus.

Et aujourd’hui, vous présentez aux représentants des personnels de la DASES ce projet pour avis mais il ne contient rien de concret pour ces personnels agissant au quotidien pour la santé des Parisiens, malgré nos nombreuses demandes et propositions.

Les personnels des services publics Parisiens de santé vous l’ont maintes et maintes fois exprimé, y compris au travers de préavis de grèves pour revendiquer, entre autre, les 183 euros du dispositif Ségur de la santé : les mercis ça suffit ! Ce sont des actes concrets dont ils ont besoin : des revalorisations salariales, des moyens humains et matériels pour renforcer les services de santé de la DASES, qui en ont bien besoin.

  • Or toujours rien, vous nous apportez aucune réponse concrète à ce jour : que ce soit sur le devenir du site Eastman et des personnels des services impactés (service parisien de santé environnementale et centre dentaire Eastman) ;
  • que ce soit sur le devenir des activités de radiologie du centre Edison toujours en souffrance ; que ce soit sur le  partenariat AP-HP pour développer un service d’imagerie médicale et ainsi développer l’offre de soins sur ce centre ;
  • que ce sur la revalorisation salariale des personnels de santé qui pourtant ont été en première ligne pour œuvrer auprès de la population en pleine pandémie du COVID, par exemple :
  • la revalorisation des  praticiens pourtant indispensable pour permettre une offre de soins dans les services de santé.

Toujours rien si ce n’est des hypothétiques propositions qui devraient être faites à la rentrée 2022, alors que nous n’avons eu de cesse d’interpeler l’administration sur ce problème créant de grosses difficultés de recrutements, faute d’attractivité de ces postes. De même que pour les SMS assistant.es dentaires, dont nous avons eu également de cesse de réclamer, avec les personnels, la revalorisation de grille indiciaire en reconnaissance de leur statut de personnel paramédical, et depuis des années nous réclamons la NBI pour ces professionnels corps, mais là aussi, toujours rien !

Toujours rien pour les 183 euros du dispositif « Ségur de la santé » pour les personnels médicaux sociaux et paramédicaux de la DASES ! Et cette liste n’est pas exhaustive.

Pire encore, malgré l’affichage dans votre projet de la prise en compte des demandes des usagers, le projet PSR/CAPP, avec le démantèlement du CAPP Panoyaux, continue d’être maintenu dans la forme pourtant largement contesté par les organisations syndicales représentatives des personnels de la DASES, notamment par la CGT, les organisations syndicales de l’éducation nationale, mais aussi les associations, les parents d’élevés…une pétition circule sur internet recueillant quasiment 1000 signatures aujourd’hui, pour le maintien de l’équipe du CAPP Panoyaux et des suivis des enfants sur le site, et vous persistez sans tenir compte de leur avis !

Maintenant nous le savons et nous le déplorons, étant donné les espoirs que vous nous avez fait miroiter à l’occasion de la création de cette direction, les réponses sur ces questions précises, mais essentielles pour réellement renforcer l’existant et élargir l’offre de soin des services publics de santé parisien, ne sont pas au rendez-vous, et la direction que vous mettez en place ne fera que dégrader davantage la situation des personnels et du service public de santé rendu aux usagers.

Ce projet ne contient que le détail de la description du sommet de la pyramide de cette direction, mais rien pour les services et les personnels qui mènent l’action de soin en régie à destination des usagers. Et ce n’est pas les 26 créations de postes quasiment exclusivement dédiés au pilotage « stratégique » des nouvelles sous-directions, à la création d’un observatoire et d’une mission animation territoriale qui apporteront des améliorations pour les personnels dans les services.

Bien au contraire, nous redoutons un management risquant de devenir encore plus verticale et un risque accru de délitement du service public de santé au profit de la médecine libérale, notamment avec la politique de territorialisation, renforçant les pouvoirs des maires d’arrondissement qui pourront mener des politiques de service public très différentes suivant leurs orientations.

En conséquence, vous l’aurez compris, la CGT votera contre ce projet, non pas parce qu’elle est contre le principe d’une direction de santé publique à Paris, bien au contraire elle l’encourageait, mais parce que les conditions de sa création que vous nous soumettez aujourd’hui sont très loin de nos attentes et de celles des personnels.

Et pour conclure, nous vous demandons, madame la présidente, de représenter ce projet en instance avec des réponses précises à nos demandes, comme le prévoit la loi, étant donné qu’il a déjà recueilli un vote unanimement contre lors de son passage au CHSCT de la DASES le 29 novembre 2021.

Merci de votre écoute

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